Lundi 3 Mai - Bethléem


18h : Départ pour Bethléem. Autre check-point et nous passons par Jérusalem Est (territoire occupé) et nous apercevons les murs de séparations... quand il sera fini il fera 705 km de long... parfois il passe entre des maisons... A gauche nous apercevons Béthanie (village de Lazare et de ses soeurs). Bethléem est une ville de 70 000 personnes. Il y a 40 ans elle était peuplée en majorité de chrétiens. Actuellement il n'en reste plus que 30 à 35 %. Les autres habitants sont musulmans.

19h : Arrivée à l'orphelinat de Soeur Sophie : la Crèche de Bethléem. Nous avons la chance de partager un petit moment avec les enfants recueillis dans ce merveilleux endroit. Pour décrire ce que ces personnes vivent au quotidien, je préfère laisserla parole à Soeur Sophie elle-même, car qui mieux qu'elle peut nous parler de son action :
"Notre activité à la Crèche demeure toujours aussi importante malgré l’attention aujourd’hui portée à l’enfance en détresse. Tant que le conflit durera, la domination et l’oppression sont si écrasantes que l’enfance en pâtira et de plus en plus d’enfants tomberont dans l’insécurité, la détresse.
Nous accueillons de nombreux enfants, placés chez nous parce qu’en danger chez eux. Nous en accueillons d’autres dès leur naissance, parce qu’abandonnés et de ce fait en détresse. La Crèche a accueilli cette année 2 à 3 nouveaux-nés abandonnés chaque trimestre. Nous recevons enfin des externes enfants de familles pauvres, qui rejoignent la petite école pendant la journée. Chacun de ces enfants a une histoire propre : blessé, traumatisé, parfois sévèrement. Aussi, autant notre travail dépasse l’enceinte de la Crèche, autant l’histoire de nos enfants et l’environnement sociopolitique affectent la vie de la Crèche.
Notre travail nous le vivons au quotidien, et il nous affecte. Il est donc difficile de mesurer, de calculer notre activité ; elle touche à l’humain, non au quantifiable. Comment mesurer le bénéfice que nos enfants tirent de la petite école ? Sans aucun doute, l’effet qu’elle a sur la première enfance est positif, réjouissant, et cependant nous nous posons toujours les mêmes questions : qualité, justice, efficacité, opportunité, etc.…
Du côté des enfants, nous avons eu des problèmes assez sérieux concernant une petite fille abandonnée, Zeina. Le 4 mai 2009, je l’avais recueillie, abandonnée sur un trottoir à Hébron peu de temps après sa naissance dans un état très grave. Dès son arrivée chez nous, malgré les soins d’urgence son état s’aggravait. Lorsqu’on chercha à avoir quelques nouvelles concernant la mère, on apprit que malheureusement la pauvre avait été tuée le jour même.
Depuis son arrivée donc, nous sommes continuellement en route pour l’hôpital de Jérusalem, où elle doit être soignée par les plus grands spécialistes ; et à chaque passage du « mur » nous sommes bloqués : nos bébés abandonnés n’ont même pas un certificat de naissance ! et bien d’autres difficultés encore. Il y a 2 mois, elle a subi une biopsie du foie. Résultat : assez grave, « Fibrosis », la petite nécessiterait une transplantation du foie. Des questions se posent alors : où… comment… avec quoi ?...
La réponse ne s’est pas fait attendre, la Providence est là pour s’en charger : des médecins en visite chez nous voyant l’état de cette petite n’ont pas pu rester indifférents. Un mois après leur visite, nous avons reçu une réponse de l’Hôpital de Bologna en Italie : « la petite sera admise en centre spécialisé à Bologna ». Et toutes les formalités ont pu être réglées : obtention d’un passeport, d’un visa… l’ambulance à prévoir… pour passer par l’aéroport Ben Gourion, non autorisé aux palestiniens… ! Mais Zeina a eu le privilège de passer.
Petits enfants de Bethléem, vous êtes vraiment dans le cœur de Dieu, dans son amour… ! Même vos amis bienfaiteurs font tant de sacrifice, de générosité pour vous assurer tous les soins nécessaires. Pour Zeina, des sommes qui dépassent de loin nos possibilités ont été versées à l’hôpital.
Chers amis, à travers votre action humanitaire l’espoir d’une véritable paix est permis. Les rangées de murs dressés entre les peuples peuvent être franchis.
Je n’aurais jamais assez de mots pour vous remercier : pour la joie et l’espoir de faire vivre ces petits enfants, en leur procurant ainsi le droit à la vie dans l’amour.
Avec toute notre reconnaissance,
Sœur Sophie Bouéri, Fille de la Charité. "

20h : Arrivée à notre hôtel dans Bethléem : "Nativity Hotel" http://www.nativityhotel.com/

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